Le temps des moissons
Ils surveillent la météo de près, mais pas celle des plages. Dans le sud-est du Maine-et-Loire, les quatre paysans-boulangers du Gaec[1] Pachamama attendaient avec impatience le moment de récolter le fruit d’une année de travail : blé, orge, légumes secs, luzerne, tournesol, seigle… Et puis vendredi 19 juillet 2024, c’est le coup de feu : depuis quelques jours, la pluie cesse enfin de jouer à cache-cache au-dessus de Dénezé-sous-Doué et le soleil luit pour de vrai. Les moissons peuvent commencer.
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Ces quatre associés, non-issus du monde agricole, cultivent près de 90 hectares de terre en bio. Une partie de leur récolte permet de fabriquer environ 350 kilos de pain par semaine, vendus en direct ou dans des Amap[2]. Une autre partie est revendue : la luzerne à des éleveurs de ruminants et l’orge à la brasserie La Piautre, installée à La Ménitré, sur les bords de Loire. « Ça fait deux semaines qu’on aurait dû avoir fini », confie Yanis Irhir, 40 ans, associé et co-auteur de l’ouvrage Le guide (très pratique) des paysans-boulangers : redonner de la valeur au grain.
Longtemps repoussées à cause de la météo, les moissons ont commencé vendredi 19 juillet 2024 au Gaec Pachamama de Dénezé-sous-Doué (Maine-et-Loire).
Au deuxième jour, Yanis Irhir, l’un des quatre associés, s’inquiète de l’humidité de sa luzerne fauchée quelques jours plus tôt.
Très bon reportage, bien écrit et qui présente bien une réalité du temps des moissons avec son effervescence, sa pointe d’inquiétude de la météo, l’excitation du moment présent, témoin de toute une année de travail qui ne tient qu’à un fil : la récolte sera t elle bonne ? Le fruit du travail sera t il à la hauteur ? En tant que mère d’agriculteur, je participe à ma façon à ces moments là qui sont uniques, intenses et tellement gratifiants pour ceux qui vivent, en retirent le fruit de leur travail, produisent une alimentation de qualité et pour qui le travail prend tout son sens.